Il était une fois...

J'ai parlé bien avant de savoir marcher, paraît-il, était-ce un signe de la Fée Destinée ?..

Quoiqu'il en soit, depuis toute petite, j'adore écouter des histoires et surtout les inventer pour mieux les jouer, les chanter et même les danser! Aussi, enfant unique, ma première partenaire de jeux et mon premier public sera : ma mère. Avec enthousiasme, elle se prêtera à toutes mes fantaisies jusqu'à ce que les copines et copains d'école la relaient...

Puis adolescente, comédies musicales et théâtre m'attirent et me permettent en "hobby" de patienter jusqu'à ce que je franchisse les portes d'un conservatoire d'arts dramatiques...

Et enfin, après plus de vingt ans de profession théâtrale et de spectacles vivants, je vais "boucler la boucle" et renouer avec... le conte!

2009 débute et une envie irrépressible s'impose à moi : participer à un stage donné par Hassane Kassi Kouyaté à La Manufacture de Lausanne.

Mon père décédé en 2003 – et qui était un fabuleux conteur – est certainement à l'origine de cette rencontre décisive, tant le souvenir des moments passés à ses côtés lors des vacances en Italie reste vivant :
Je le revois assis en bout de table, racontant à la famille et aux amis des épisodes entiers de sa vie, des blagues et autres anecdotes...

Personne ne songeait alors à partir ou à l'interrompre, tant il fascinait son auditoire par son charisme et son humour... Seule ma mère, parfois, me glissait à l'oreille avant de s'éclipser discrètement : "Celle-ci je la connais! Mais tu vas voir, il ne la raconte jamais deux fois de la même façon!".

Comment pouvais-je me douter que bien des années plus tard ce "virus familial" deviendrait actif à nouveau et qu'il constituerait sans doute mon plus bel héritage... ?

Bref, tout (re)commence donc en février 2009 à La Manufacture - Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande - lors de ce stage dirigé par Hassane Kassi Kouyaté, griot et fils de griot burkinabé, comédien et metteur en scène, directeur de festival et de théâtre.

Sa générosité, son écoute, ainsi que sa précieuse expérience jumelées à la dynamique du groupe de stagiaires vont me permettre de développer mon potentiel ainsi que mes "outils" de conteuse avec confiance, créativité et une joie quasiment enfantine retrouvée!

Et c'est ainsi qu'au printemps suivant, en compagnie de trois "apprentis conteurs", j'ai continué à m'entraîner et a conter régulièrement lors d'occasions aussi diverses que pique-niques, anniversaires, festivals de contes, marchés de Noël, etc. Objectif principal : se réunir pour partager en toute liberté, histoires, contes et légendes, collectés ou créés, de provenances et de styles différents, tantôt à plusieurs voix, tantôt en solo.

Cette aventure m'amènera jusqu'au Burkina Fasso (déc. 2009 à janv. 2010) au Festival International de Contes et des Arts du Récit Yeelen, et me poussera à affirmer ce qui me tient tant à coeur aujourd'hui: développer l'Art du Conte et du Récit - oral et écrit - dans sa simplicité, son humanité et sa proximité avec le public.